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MARTINIQUE
Renseignements généraux sur la colonie

Paulette Nardal

Guide des Colonies Françaises : Martinique, Guadeloupe, Guyane, St. Pierre-Miquelon, Paris, Société d’Éditions Géographiques, Maritimes et Coloniales, 1931.

VI. RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX SUR LA COLONIE

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Vêtements à emporter

Les mois de novembre et de décembre qui correspondent à la saison fraîche aux Antilles sont la meilleure saison pour visiter les Antilles ; mais on peut y aller en toute saison.
La chaleur aux Antilles étant en moyenne de 20 à 35°, il est indispensable de se vêtir autrement qu’en France. Selon la durée du séjour qu’il compte faire, le voyageur se munira de six à douze complets de toile blanche ou de palm-beach, d’un casque colonial et d’un chapeau de paille. On ne saurait trop recommander de se servir de linge de cellular. Pour les dames, le jersey de soie est très frais au corps, mais assez peu durable à cause des insectes qui valent bien les mites de nos pays. Les chaussures à lanières sont tout indiquées pour ce genre de climat. Bien entendu, on emportera des chaussures de sport pour les excursions et les jours de pluie.
On peut aussi emporter, au lieu d’un parasol, un chapeau de liège à larges bords, ou un casque de toile blanche ou de paille tressée. Ceux qui craignent la réverbération du soleil dans les villes doivent se munir de lunettes et de verres fumés.
Comme on le voit, point n’est besoin de débarquer aux Antilles avec de hautes bottes et armé, comme telle européenne qui croyait arriver en pleine brousse et dans un pays infesté de serpents.
Pour le touriste qui voudrait se mêler à la vie mondaine du pays, il faudra quelques costumes de cérémonie. Les manteaux et pardessus ne sont pas nécessaires, mais pour les promenades nocturnes au bord de la mer ou sur les hauteurs, il vaut mieux se protéger le cou et les bronches. Le touriste à qui il manquerait quelque article de toilette trouvera à la Martinique des magasins fort bien assortis et de bons tailleurs.

 


LA COLONIE : VOIES D’ACCÈS, ESCALES.

RELATIONS AVEC LA FRANCE
La Martinique est desservie par les paquebots-poste de la Compagnie Générale Transatlantique (dont le siège est à Paris, 6, rue Auber). Cette Compagnie assure mensuellement deux départs de la métropole qu’elle alterne dans les ports de Bordeaux et de Saint-Nazaire ; au retour les passagers sont débarqués au Havre.
Prix du voyage :
Cabines de luxe avec bain, w.-c., occupées par deux passagers : 5 850 francs ; occupées par 3 passagers : 5 275 francs.
Cabines de 1re classe ; 1re catégorie : 3 810 francs ; 2e catégorie : 3 480 francs ; 3e catégorie : 3120 francs.
Cabines de 2e classe : 2 220 fr.
Avant d’arriver à Fort-de-France (Martinique) le paquebot effectue deux escales à la Guadeloupe, l’une à Pointe-à-Pitre (6 h env.) l’autre à la Basse-Terre (3 h env.)

RELATIONS AVEC LA GUYANE par Sainte-Lucie, Trinidad, Démérara, Surinam, Cayenne, Saint-Laurent du Maroni.

RELATIONS AVEC CUBA par Basse-Terre, San-Juan, Mayaguez, San-Pédro, Macorio, Saint-Domingue, Jacmel, Les Cayes, Port-au-Prince, Santiago de Cuba.

AUTRES COMPAGNIES DE NAVIGATION : la Québec Line, l’Aluminium Line, la Canadian Transport Company, la Clyde Steamship Company, la Barbade Line, la Société Générale des Transports Maritimes à vapeur de Marseille. Les Messageries maritimes ne prennent pas de passagers pour la Martinique, mais pour l’Océanie par le Canal de Panama. Les paquebots anglais et américains, ainsi que de nombreux navires à vapeur et à voiles, assurent, en outre, à des dates indéterminées, la communication avec l’extérieur.

PHARES : La côte est éclairée par quatre phares, celui de la Pointe des Nègres, celui de la Caravelle (portée 20 milles).

PRINCIPALES VILLES : La seule ville est Fort-de-France, ch.-l. et capitale de l’île. Avant l’éruption du Mont-Pelé en 1902, Saint-Pierre était une ville florissante, actuellement elle n’est plus qu’une commune.

PORTS : il y a cinq ports ouverts au commerce de l’extérieur : Fort-de-France, la cité renaissante de Saint-Pierre, Trinité, Marin et François.

SERVICE D’AGRICULTURE : il a été créé à Fort-de-France en remplacement de celui de Saint-Pierre. Il comprend quatre jardins d’essais dont deux à Fort-de-France (Desclieux, Tivoli) un à la Trinité (La Tracée), et un à Rivière-Pilote (Préfontaine).
Le service de surveillance forestière a été rattaché au Service d’Agriculture et celui-ci a pris le nom de Service d’Agriculture et des Forêts.

ADMINISTRATIONS : l’organisation générale de la Colonie est confiée au gouverneur assisté d’un Conseil Privé Consultatif.
Le conseil Privé est présidé par le gouverneur et composé de trois chefs d’administration (secrétaire général, chef du service judiciaire, commandant supérieur des Troupes) et deux habitants notables nommés par décret. Deux conseillers suppléants sont également nommés par décret. Les chefs du service de santé, des douanes, de l’Instruction publique et le trésorier payeur siègent à ce conseil, avec voix consultative, lorsqu’il est traité d’affaires concernant leur service.
Un conseil de Contentieux administratif aide également le gouverneur dans son administration. Le gouverneur a la présidence du contentieux, composé des mêmes membres que le Conseil Privé auxquels sont adjoints deux magistrats nommés par le gouverneur, ainsi que deux magistrats suppléants. La Martinique possède un conseil général composé de 36 membres élus par le suffrage universel.
Elle est représentée au Parlement par un sénateur et deux députés.

RELIGIONS : la presque totalité de la population pratique la religion catholique.

JOURNAUX : ce sont : La Paix, La Résistance, L’Aurore, L’Action syndicale, Le Progrès, L’Esprit Nouveau, Le Carnet de la Quinzaine, Justice, Madidina sportive, Le Courrier des Antilles. Comme périodiques il y a le Journal Officiel, Le Bulletin Officiel de la Martinique, La Revue de la Martinique.

ÉPOQUE DE VOYAGE. –– Le meilleur moment pour arriver dans cette colonie est le mois de novembre. La saison fraîche commence à cette époque et dure jusqu’en avril ou mai. Le débarquement s’opère à Fort-de-France. L’acclimatement de l’Européen à la Martinique est extrêmement facile.

 

 

Renseignements sur le Tourisme à la Martinique

1) Liste des hôtels et restaurants de l’île, avec leur adresse et leurs prix.
PRINCIPAUX HOTELS ET RESTAURANTS de Fort-de-France : Hôtel Gallia, rue Amiral-de-Gueydon, 40 à 60 fr. par jour, rep. compris ; Hôtel Venezuela, rue Amiral-de-Gueydon, 40 à 60 fr. par jour, rep. Compris ; Hôtel de France, rue Amiral-de-Gueydon, 30 à 50 fr. par jour, rep. compris ; Hôtel du Palais, rue Perrinoir, 30 à 50 fr. par jour, rep. compris ; Hôtel de la Paix, rue Perrinoir, 30 à 50 fr. par jour, rep. compris ; Hôtel Parisien, rue Armand-Marrast, 30 à 40 fr. par jour, rep. compris ; Family House, rue Schœlcher, 30 à 40 fr. par jour, rep. compris ; Hôtel Bédial, rue de la Liberté, 30 à 50 fr. par jour, rep. compris.
Restaurant Excelsior, rue Schœlcher, 15 à 20 fr. par rep.
Il y a dans les principaux bourgs de la colonie des auberges au prix de 25 à 35 fr. par jour.

 

2) Prix de la vie à la Martinique en comparaison avec le coût de la vie en France.
Le logement, la nourriture, le vêtement, coûtent relativement plus qu’en France, et son environ 25% plus chers qu’à Paris. On ne trouve pas dans les hôtels de la colonie tout le confort auquel on pourrait prétendre en France pour le même prix.

 

3) Quelle somme un touriste peut-il dépenser en une journée ?
À part les frais d’hôtel, il n’y a guère d’autres dépenses importantes que les frais de déplacements, l’attrait principal du pays étant dans le paysage.
En ville il y a peu d’occasions de dépenses et les rares souvenirs du pays sont peu coûteux.

 

4) Tarif des automobiles.
Les chauffeurs demandent 5 fr. du kilomètre aller, le retour étant assuré gratuitement, ou 2 fr. 50 du kilomètre en cas de circuit.

 

5) Prix des voyages par autobus.

S’il s’agit d’un service régulier, on paie environ 0 fr. 50 et même pour les longs parcours 0 fr. 20 par kilomètre.
On peut aussi louer un autobus et alors le prix est d’environ 10 fr. le kilomètre aller, le retour étant gratuit pour un grand autobus de 20 passagers, et pour un petit de 7 à 8 passagers, 6 fr. le kilomètre aller.

 

6) Y a-t-il des associations de tourisme dans l’île ?
Il existe un syndicat d’initiative qui s’occupe de faciliter aux touristes la visite du pays.
On peut aussi obtenir des renseignements utiles en s’adressant à la Société d’excursions géographiques du Lycée ou à l’Union des Sociétés Martiniquaises des Sports Athlétiques.
Les domestiques pour la cuisine, le blanchissage, etc., se louent de 40 à 150 fr. avec la nourriture.

FORMATIONS SANITAIRES : le fonctionnement du service de santé est assuré tant par les médecins du corps de santé des troupes coloniales que par des médecins civils. II y a six hospices civils : à Fort-de-France, à Trinité, au Saint-Esprit, au Marin, au Lorrain, aux Trois-Ilets. II existe un hôpital militaire et un institut d’hygiène et de bactériologie. Deux nouveaux hospices seront créés à Saint-Pierre et au Lamentin.
Il y a des asiles de vieillards ; trois autres asiles annexés aux Hospices, vont être édifiés au Marin, à Trinité et à Fort-de-France.
Il existe à Fort-de-France un asile d’aliénés où l’on reçoit provisoirement les aliénés dangereux en attendant qu’ils soient envoyés à la Guadeloupe.
Il existe également un préventorium dirigé par le chef de l’Institut d’Hygiène et de microbiologie, aidé par un médecin qui reçoit de la colonie une allocation spéciale.
L’on construit à Bellevue, banlieue très aérée, une clinique moderne.
Il y a à Fort-de-France et dans les communes de l’île des médecins civils diplômés et quelques officiers de santé. Un cours d’élèves sages-femmes est professé à Fort-de-France.

DOUANES : la Martinique est comprise dans la catégorie des Colonies soumises au tarif des douanes métropolitaines. Les marchandises qui y sont introduites acquittent en principe les mêmes droits que si elles étaient importées en France, sauf exceptions prévues à un tarif spécial.
Les marchandises étrangères acquittent les taxes établies par le tarif général et les droits d’octroi de mer votés par le Conseil Général. Les droits d’octroi sont également applicables aux marchandises françaises.

MONNAIES : la monnaie légale est le franc. On trouve aussi dans la circulation des billets de la Banque locale (Banque de la Martinique). Billets de 1000, 500, 100, 25 et 5 fr., des bons de caisse en nickel de 1 fr., 0 fr. 50, 0 fr. 25, 0 fr. 10, 0 fr. 05.

BANQUES : il y en a quatre : la Banque de la Martinique, le Crédit martiniquais, la Banque du Canada et le Crédit agricole.

HEURE : l’heure de Paris est en avance d’environ 4 h 20 min. sur l’heure de la Martinique.

CHEMINS DE FER : la Martinique ne possède pas de voies ferrées pour le transport des voyageurs et des marchandises.
Les seules voies ferrées qui y existent appartiennent aux usines et servent au transport de la canne à sucre. Plusieurs projets de voies ferrées ont été étudiés, mais malheureusement aucun jusqu’ici n’a pu aboutir.

SERVICES MARITIMES : les bourgs du littoral sont reliés au chef-lieu par un service de transport maritime. Une fois par semaine un bateau à vapeur laisse Fort-de-France pour Trinité, avec escales à Saint-Pierre, Prêcheur, Grand-Rivière, Macouba, Lorrain, Fonds d’Or, Sainte-Marie, Trinité. Un service quotidien relie Fort-de-France à Saint-Pierre avec escales à Case-Pilote, Belle-Fontaine, Carbet.
La côte occidentale est desservie aussi une fois par sem. par un bateau à vapeur qui fait escale à Fort-de-France, Anses d’Arlets, Diamant, Poirier (pour Sainte-Lucie et Rivière-Pilote), Sainte-Anne.
La capitale est en communication avec les Trois-Îlets, les Anses d’Arlets, le Lamentin, le Petit-Bourg par le moyen de canots à voile ou à essence. Ces embarcations assurent chaque
jour et à des heures régulières le transport de la poste et des passagers. Quelques particuliers possèdent des canots à vapeur.

RIVIÈRES NAVIGABLES : la rivière de Longvilliers (Lamentin) et la Rivière-Salée, canalisées de l’embouchure aux bourgs du Lamentin et du Petit-Bourg, permettent d’assurer le service postal et le transport public entre ces bourgs et le chef-lieu. La Rivière-Pilote est navigable également sur 2 km env.

SERVICE AÉRIEN : néant, à l’état de projet.

MOYENS DE LOCOMOTION POUVANT SERVIR A VISITER LA COLONIE.
Un service de voitures automobiles subventionné par la Colonie met quotidiennement en relation: 1) Fort-de-France et Lorrain, par Saint-Joseph, Gros-Morne, Trinité, Sainte-Marie, Fonds-d’Or ;
2) Saint-Pierre et Macouba, par Morne-Rouge, Ajoupa-Bouillon, Basse-Pointe ;
3) Fort-de-France et Robert par Saint-Joseph, Gros-Morne ;
4) Fort-de-France et Marin par François, Vauclin ;
5) Fort-de-France et François par Lamentin, Petit-Bourg, Saint-Esprit ;
6) Petit-Bourg et Rivière-Pilote ;
Ce service assure la correspondance postale à l’intérieur de l’île.
Un grand nombre d’autos particulières évoluent sur les routes. Elles sont au nombre de 2.000 env. On rencontre de nombreuses bicyclettes et motocyclettes, de rares voitures hippomobiles.
Comme moyens de locomotion indigènes, il y a seulement des charrettes à bœufs, à mulets et à bourriquets qui circulent sur les routes non praticables pour les automobiles.

CHASSE, PÊCHE : le chasseur muni d’une déclaration de port d’armes peut se livrer à son sport favori. La chasse est ouverte du 1er juillet au 31 mars. La faune locale, comme sur toutes les petites îles volcaniques, est pauvre. Les oiseaux sédentaires sont peu nombreux : ce sont les merles, colibris, bengalis, un pigeon ramier appelé improprement perdrix.
Des oiseaux migrateurs, tourterelles, râles, chevaliers, hirondelles, bécassines, cailles, traversent l’île à certaines époques.
Quelques troupeaux de chèvres sauvages existent encore dans la presqu’île de la Caravelle.
Les poissons sont nombreux et d’espèces variées : le thon, le brochet, le cardeau, la sardine, la raie, le rouget et beaucoup de poissons rouges dont la chair est très délicate. Parmi les crustacés, citons : la langouste et la crevette.

STATIONS THERMALES : il existe à la Martinique trois stations thermales en cours d’exploitation : celles de Moutte, Didier et Absalon.
La fontaine Moutte est à 4 km de Fort-de-France. Ses eaux sont très riches en fer, elles contiennent aussi du manganèse, leur température est de 30° centigrade.
Le source de Didier à 9 km 500 est d’un accès moins facile que la précédente. Sa température est de 33°. Elle est à peu près de même nature que celle d’Absalon.
La source d’Absalon est située à 12 k. de Fort-de-France ; sa température est de 35°, ses eaux contiennent du fer et de l’acide carbonique.
Il y a aussi les eaux de la Frégate au François, recommandées aux hépatiques.
Certains endroits, à cause de leur air pur et frais sont réputés : Balata, Colson, le Morne-Vert, le Morne-Rouge.

TAXE DE SÉJOUR : il n’en existe pas.

POSTES ET TÉLÉGRAPHES : la Martinique fait partie de l’Union postale. Elle est reliée à l’Europe par des lignes régulières de paquebots français, anglais et américains.
Le service postal est placé sous les ordres d’un chef de service spécial.
Un réseau téléphonique dessert toutes les localités de l’île.
Un câble sous-marin, exploité par la Société française des télégraphes sous-marins, met la Colonie en communication avec les États-Unis et l’Europe.
Le service de la T. S. F. est assuré dans l’île par les deux postes de la Pointe-des-Carrières et de Lareinty. Ce sont des postes récepteurs que la Colonie cherche à transformer en postes émetteurs qui, par Dakar, seraient reliés au réseau français.

CALENDRIER INDIGÈNE : il n’en existe pas

FÊTES ET RÉJOUISSANCES INDIGÈNES : les fêtes célébrées sont les mêmes qu’à la métropole.

 

MUSÉES : il n’y a pas de musée officiel. Il y a un musée privé organisé aux Trois-Îlets par M. Hayot.

BIBLIOTHÈQUE : il n’y en a qu’une : la bibliothèque Schœlcher (angle rue de la Liberté et Amiral-de-Gueydon).

MONUMENTS : pour Fort-de-France, voir renseignements sur Fort-de-France. Dans les diverses communes il y a : À Saint-Pierre, la statue « Saint-Pierre se relevant des cendres ». De vieilles églises assez curieuses : celle de Macouba, Trois-Îlets ; les églises reconstruites du Morne-Rouge, de Saint-Pierre.

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